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Datavisualisation Generali : les faits marquants du changement climatique et de son impact en France en 2024

vendredi 2 mai 2025
Image de Datavisualisation Generali : les faits marquants du changement climatique et de son impact en France en 2024
  • Les sinistres climatiques en France (métropole et outremer) ont coûté 5 milliards d’euros en 2024. Ils se situent pour la troisième année consécutive au-dessus de la projection du coût moyen annuel de 4,7 milliards d’euros sur la période 2020 – 2050.
  • L’année 2024 est l’année la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial, en augmentation de 1,6°C, selon les données d’ECMWF, partenaire du ballon Generali de Paris qui assure le service climatologique de Copernicus : la température mondiale franchit pour la première fois sur une année le seuil critique de 1,5 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle.
  • L’Europe est dans une situation encore plus préoccupante en continuant à se réchauffer deux fois plus vite avec une élévation de la température de 2,92°C par rapport à l’ère préindustrielle, toujours selon les données ECMWF – Copernicus.
  • Parmi les faits remarquables de l’année en France métropolitaine : décryptage du phénomène peu connu des tempêtes post-tropicales, à l’origine des inondations d’octobre 2024.

L’augmentation préoccupante des températures dans le monde, un réchauffement deux fois plus rapide en Europe

« Nous avons mesuré qu’en 2024, pour la première fois dans l’histoire, le réchauffement climatique mondial a dépassé les 1,5 degrés au-dessus du niveau préindustriel, marquant une étape dans le bouleversement climatique de notre planète avec une augmentation de 1,60°C sur une année », commente Vincent-Henri Peuch, porte-parole et Directeur des relations Européennes à ECMWF (European Centre for Medium-range Weather Forecast).

Rappelons que l’accord de Paris a été signé le 12 décembre 2015 par 194 pays et l'Union européenne. Son objectif primordial est de maintenir « l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels » et de poursuivre les efforts « pour limiter l'augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels. ». Cependant, United Nations Climate Change a rappelé que, ces dernières années, les dirigeants mondiaux ont souligné la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d'ici la fin de ce siècle. En effet, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de l'ONU (GIEC) indique que le franchissement du seuil de 1,5°C risque de déclencher des impacts beaucoup plus graves sur les changements climatiques, notamment des sécheresses, des vagues de chaleur et des précipitations plus fréquentes et plus graves. Le dépassement du seuil de 1,5°C en 2024 n’indique pas une violation de l’accord de Paris, car ces chiffres correspondent à des moyennes climatiques qui sont calculées sur une ou deux décennies -ceci afin de s’affranchir des variations d’une année à l’autre.

« De plus, l’Europe se réchauffe deux fois plus que la moyenne globale », complète Vincent-Henri Peuch. Pourquoi cette situation de l’Europe ? « La réponse est complexe, mais en partie élucidée par la communauté scientifique. L’Europe se situe relativement haut en latitude et l’Arctique se réchauffe très rapidement ; il y a un phénomène d’amplification entre la fonte des glaces et des températures. Les températures de mer et océaniques sont aussi relativement plus chaudes autour de l’Europe qu’aux mêmes latitudes ailleurs dans le monde. »

Tempêtes post-tropicales, un phénomène peu connu

« Au Generali Climate Lab, nous modélisons le climat depuis 10 ans. Aujourd’hui, les périls climatiques sont inégalement modélisés » précise Simon Blaquière, Directeur du Generali Climate Lab. « Tempêtes hivernales et inondations… Ces périls, qui ont historiquement eu l’impact le plus dévastateur, sont bien modélisés et concernent la France, y compris en Outremer. En revanche, sous l’effet du réchauffement climatique, d’autres phénomènes climatiques moins bien modélisés impactent de plus en plus fortement la métropole. On peut citer notamment les tempêtes convectives sévères et la grêle. Moins immédiatement spectaculaire mais tout aussi délétère, la sécheresse génère le phénomène du Retrait Gonflement des Argiles (RGA), autre péril sur lequel la modélisation doit progresser ».

Rappelons que les tempêtes convectives sévères sont particulièrement sous surveillance. Les multiples tempêtes convectives de 2022, marquées par leurs épisodes de grêle, ont coûté 6,5 milliards d'euros sur l’année.

« Un autre phénomène, les tempêtes post-tropicales, a touché la métropole en 2024, avec les ex-ouragans Kirk et Leslie qui ont causé de fortes précipitations et des vents violents en octobre », commente Laura Hasbini, Doctorante en sciences climatiques au Generali Climate Lab qui met à profit ses travaux de recherche sur les clusters de tempête dans le cadre de son projet de thèse en collaboration avec le LSCE (Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement), partenaire du ballon Generali de Paris.

« Les tempêtes que nous observons en Europe pendant l’hiver proviennent majoritairement de dépressions se formant le long de la côte Est de l’Amérique du Nord et se déplaçant d’Est en Ouest : ce sont des cyclones extratropicaux. A l’inverse les cyclones qui impactent nos territoires ultramarins proviennent de dépressions se formant le long de la côte Ouest de l’Afrique et traversant l’océan Atlantique d’Ouest en Est. Nous les appelons cyclones tropicaux. Ces cyclones ont habituellement peu d’influence sur la météo européenne de par leur trajectoire. Cependant, il arrive que les trajectoires de ces dépressions tropicales soient détournées et rejoignent les trajectoires des cyclones extratropicaux. Ce phénomène est appelé transition tropicale et donne naissance à des tempêtes dites « post-tropicales » pouvant impacter l’Europe », complète Laura Hasbini.

Quelles sont les raisons entraînant ce changement de trajectoire ? Laura Hasbini répond : « Elles ne sont pas complètement connues. Cependant les facteurs principaux influençant ce détournement sont la température de surface des océans ainsi que le cisaillement des vents. On estime à 50% le pourcentage de cyclones tropicaux détournés dans l’Atlantique Nord et à 10% le pourcentage de cyclones tropicaux impactant l’Europe. De par leur origine tropicale, ces tempêtes post-tropicales sont souvent associées à des précipitations plus importantes et des vents plus intenses, résultant en d’importants dégâts. Les cas de Kirk et Leslie en 2024, illustrent ce point. Bien que les projections avec le changement climatique soient incertaines, le nombre de tempêtes post-tropicales impactant l’Europe aurait tendance à augmenter, en lien avec l’augmentation du nombre de cyclones tropicaux se formant au large des côtes africaines ».

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