 
                                Dans le cadre d’une série de portraits des membres du Cercle RSE du Cercle LAB, Assurance for good est allée à la rencontre de ces acteurs engagés de l’assurance qui par des initiatives novatrices et concrètes font bouger les lignes au service d’une transformation durable du secteur. Premier entretien avec Emmanuel Petit, directeur RSE du groupe Matmut et parrain de la promotion 2025 – 2026 du Cercle RSE.
[Axg] Pour commencer pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours professionnel ?
[EP] Ingénieur en télécom complété par un mastère HEC en marketing, j’ai assez logiquement commencé ma carrière au marketing chez un opérateur telco. Je suis ensuite passé dans le monde du conseil, pour travailler sur des problématiques de stratégie, marketing, développement, dans quasiment tous les secteurs d’activités. Au fur et à mesure de ma progression dans le métier du conseil, je me suis spécialisé dans le secteur de l’assurance dans lequel j’évolue maintenant depuis plus de 20 ans. J’ai découvert ce secteur sous l’angle de la relation client et l’assurance est un univers, que je continue de trouver passionnant, tourné vers les gens, aux confluents de la prévention, de la mobilité, de la protection, de l’habitat, de la santé et des avoirs financiers.
Pour bien travailler dans l’assurance et pouvoir anticiper les évolutions sociétales à venir, il faut s'intéresser au monde actuel. C’est ce qui m’a plu. Diplômé du CHEA, j’ai rejoint en 2011 le groupe Macif, acteur mutualiste, d’abord au sein du cabinet du directeur général puis à un poste de directeur régional adjoint. J’ai ensuite été rappelé au siège comme directeur marketing du groupe puis directeur de l’action sociétale. J’ai rejoint la Matmut début 2022 pour créer et développer la direction RSE.
Quel a été pour vous le déclic qui vous a décidé à vous engager sur le sujet de la RSE ?
Au-delà de mes convictions et de mes engagements personnels, mon passage au marketing m’a montré que de plus en plus de consommateurs souhaitent être associés à des marques dans lesquels ils se reconnaissent. Même si l’assurance n’est pas un produit coup de cœur, cela reste un acteur du quotidien avec lequel les clients / sociétaires ont conscience qu’en cas de difficultés ou de sinistres, il est important d’avoir un rapport humain bienveillant et des valeurs communes. C’est en ce sens que la RSE doit également contribuer à la préférence de marque.
Préserver les ressources pour tenir compte des limites planétaires dans un cadre social acceptable nécessite du temps long. L’assurance est propice à travailler sur le temps long et a des leviers activables. La création de la direction RSE au sein du Groupe Matmut est une déclinaison directe des travaux de formulation de la raison d’être. Bien sûr, la Matmut n’a pas attendu d’avoir une direction RSE pour faire de la RSE. En revanche, celle-ci a permis de mettre en place une stratégie et des piliers d'engagements, sur lesquels nous essayons désormais de travailler. L’objectif est de contribuer à la transformation durable du modèle d’affaires Matmut.
Parmi les actions déployées, vous avez mis en place une cotation durabilité des projets qui sont liés à votre plan stratégique. Pouvez-vous nous expliquer comment et quand cette idée est née ?
Ce sujet est une réponse à deux objectifs : 1/ Le Groupe Matmut a inscrit la durabilité comme socle de son plan stratégique. Il n’y a donc pas de « projet » spécifique durabilité, il faut que tous les projets contribuent à une meilleure durabilité du Groupe. OK, mais concrètement comment faire ?
2/ Notre postulat est que pour être reconnue comme une entreprise engagée à l’externe, il est d’abord primordial que les collaborateurs eux-mêmes en soient convaincus. Un de mes publics prioritaires en RSE sont les collaborateurs du Groupe. Comment mieux les sensibiliser et les impliquer au quotidien ?
Notre réponse est que désormais tous les projets stratégiques et majeurs - c’est-à-dire ceux qui sont suivis au plus haut niveau de l’entreprise et qui mobilisent opérationnellement de nombreux collaborateurs – sont évalués avec une grille de cotation au sens de la durabilité. Ce 3ème axe à côté du business plan et la charge en ETP devient un outil d’aide à la décision. Cette grille de cotation durabilité traduit la conviction profonde du Groupe que nous avons un rôle majeur à jouer dans la limitation des impacts, quelle que soient les fluctuations des réglementations ou des contraintes exogènes imposées.
Pouvez-vous nous parler de cette grille ? Comment est-elle construite et quels sont les objectifs recherchés ?
Sans trop entrer dans le détail, la grille est structurée autour de 4 axes : l’entreprise, les communautés, le social et la planète. Régulièrement, sur la durée, le projet est évalué et noté selon ces 4 axes. Certains projets sont plus contributeurs que d’autres. La vertu de ce dispositif est une prise de conscience de la part du porteur de projet de son impact et de lui permettre de travailler avec ses équipes pour améliorer sa notation. C’est un moyen de faire ruisseler les enjeux de durabilité et toucher le quotidien et les missions des collaborateurs. Ça facilite l’acculturation en interne.
Comment vous êtes-vous assuré de l’adhésion des managers ? quels freins avez-vous du lever pour les embarquer dans le projet ?
On ne va pas parler de freins mais plutôt de doutes. Pour mettre en place le dispositif, nous avons d’abord embarqué le COMEX. Pour cela, ils ont été mis en situation réelle de cotation d’un projet stratégique selon la grille de durabilité proposée. Après une demi-journée de travail en sous-groupes puis une mise en commun, ils étaient convaincus. Ensuite, lors des premiers comités avec les chefs de projet, l’exercice a été bien compris et l’accueil favorable. La plupart des projets stratégiques a aujourd’hui été passée au tamis de la grille. Nous sommes au début de l’histoire et c’est sur le temps long que nous verrons l’impact réel et les « pas de côtés » des projets pour intégrer plus de durabilité. Donc restons humble mais c’est une démarche intéressante.
Propos recueillis par Assurance for good
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