Les Français et la Sécu : Un grand attachement teinté d'inquiétude

Les Français ont un attachement fort à la Sécurité sociale, qui fête ses 80 ans cette année, mais s'inquiètent pour sa viabilité financière, selon un sondage publié jeudi par la Fondation Jean Jaurès et le groupe mutualiste Vyv.

Selon le sondage Ipsos, 82% des Français jugent leur système de protection sociale "plus généreux" que celui des autres pays, et 75% "plus efficace".

Mais 78% le reconnaissent également "plus coûteux" pour les finances publiques, et de nombreux Français affichent un certain pessimisme sur son évolution: 88% jugent "probable" un scénario où la Sécurité sociale, n'ayant "plus les moyens de se financer", augmente toutes ses cotisations.

Ils sont presque autant (86%) à estimer qu'elle devra choisir des "priorités et ne pourra plus rembourser un certain nombre de traitements".

Interrogés sur les priorités futures pour la Sécurité sociale, les sondés expriment là encore une attitude nuancée.

Si 85% d'entre eux estiment qu'il faut "absolument qu'elle continue à assurer tous les Français quoiqu'il arrive", 57% n'en estiment pas moins "qu'il faut qu'elle cesse d'être aussi généreuse qu'aujourd'hui".

Quelles priorités pour la Sécurité sociale ?

Quelque 69% estiment qu'elle devrait "se concentrer sur les personnes âgées et dépendantes", et 52% pensent "qu'il faut qu'elle concentre son action vers les personnes à faibles revenus, les autres pouvant payer plus cher une mutuelle ou des assurances privées".

"Ces résultats illustrent la tension entre la volonté de maintenir une couverture sociale pour tous, et la recherche de solutions qui permettraient de rendre le modèle soutenable", commente auprès de l'AFP Stéphane Junique, le président de Vyv.

Plaidant pour sa paroisse, M. Junique estime qu'il y a "besoin de redéfinir l'articulation" entre l'Assurance maladie et les complémentaires santé.

Celles-ci peuvent accentuer leur rôle dans des domaines comme la prévention, indique-t-il. Ou encore, "pourquoi ne pas laisser les complémentaires gérer l'optique", plutôt que de maintenir une gestion partagée, s'interroge-t-il.

Le sondage Ipsos a été réalisé auprès de 1.000 personnes interrogées en ligne.