Catherine Pigeon (Insurem) : "Nous tablons sur un résultat positif en 2025"
INTERVIEW – Au sortir d’un premier exercice sous agrément tricolore, Insurem arrive à l’issue de sa phase de redressement. Pour News Assurances Pro, Catherine Pigeon, sa directrice générale, explique comment la compagnie du groupe Finare compte désormais repartir en croissance.
Suite à la publication du dernier rapport SFCR d’Insurem, comment expliquez-vous l’amélioration du SCR sur l’exercice 2024 ?
Le SCR 2023 d’Insurem Insurance (102%) était calculé en fonction des caractéristiques de la société maltaise. Ce n’est plus le cas en 2024. Désormais, le ratio de solvabilité est calculé sur la société française qui a été recapitalisée et dont les portefeuilles ont été redressés, ce qui explique notre SCR de 164%.
Comment s’est traduite cette redomiciliation en termes de production ?
Depuis mi-2022, date où nous avons décidé de rapatrier en France la compagnie, nous avons revu notre politique d’acceptation. Notre première phase de redressement de portefeuille s’est traduite par de fortes revalorisations, des ajustements de garanties et un ralentissement de la production.
Les effets de ces mesures ne sont pas immédiates et leur efficacité ne s’est fait ressentir que de moitié sur l’exercice 2024, ce qui explique notre résultat de souscription négatif. Pour autant, nous sommes parfaitement alignés sur notre trajectoire de redressement et nous tablons sur un résultat positif en 2025.
Le chiffre d’affaires lui devrait mécaniquement baisser ces prochains mois du fait de nos revalorisations tarifaires et du retrait de Coverity, courtier grossiste du groupe Finare, qui a choisi de déplacer une partie de son portefeuille. Nous sommes donc en plein exercice de remise en croissance progressive avec le lancement prochain de nouveaux produits et l’arrivée de nouveaux partenaires.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le conseil d’administration d’Insurem a validé en mai dernier le business plan et la stratégie commerciale de l’entreprise pour les prochaines années. Jusqu’alors, 80% du CA de la compagnie étaient réalisés en santé responsable. Les 20% restants étaient partagés entre santé animale, l'IJ / PJ et individuelle accident.
La santé responsable n’étant plus un produit rentable et nous avons dû réajuster nos tableaux de garanties et nos parcours de vente, notamment avec ECA Assurances, notre principal apporteur. Cela nous a déjà permis de gagner 15 à 20 points de ratio S/P à l’entame. Nous commençons en parallèle à ouvrir la santé non-responsable. Sur ces deux lignes qui constituent un fort axe de développement, nous externalisons d’ailleurs toute notre gestion pour nous concentrer uniquement sur la co-construction et le pilotage des produits.
Quid de vos autres lignes de business ?
En parallèle, nous continuons de déployer nos offres santé animale qui permettent à nos partenaires distributeurs de mixer facilement différentes franchises et renforts.
Nous avons sur ce marché près de 20 ans d’expérience et une légitimité qui n’est plus à prouver. Notre pari c’est d’aller plus vite que nos concurrents mais avec une vraie expertise. Au-delà de la simple "santé animale", nous parlons bien ici "d’assurance animale" avec des offres sur les risques aggravés, des offres d’obsèques et un accompagnement sur l’euthanasie par exemple.
Comme nous n’évoluons pas en direct mais uniquement en marque blanche, nous avons structuré notre organisation pour faire preuve d’agilité et offrir à nos partenaires courtiers grossistes un service sur mesure, en intégrant tout ou partie de la chaîne de valeur de l’assurance selon leurs besoins spécifiques, afin d’apporter une réelle complémentarité.
Nous souhaitons enfin continuer à développer nos offres avec nos partenaires comme Hannover Re sur le marché de l’affinitaire (assurance embarquée) ou CFDP sur la protection juridique. D’autre partenaires devraient nous rejoindre sur de nouvelles lignes de business dans les prochains mois.
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