Chronique : Les groupes d’assurance généralistes mondiaux maintiennent une performance solide

Les groupes d’assurance généralistes qui opèrent à l’échelle mondiale et notés par S&P Global Ratings ont enregistré une performance robuste en 2024, avec un résultat net agrégé atteignant 68,1 milliards de dollars, en hausse de 8 % par rapport à 2023.
Hors éléments exceptionnels, notamment la perte de 3,6 milliards de dollars d’AIG liée à la cession de Corebridge, les bénéfices ont progressé de 15 %. Cette performance reflète des stratégies efficaces en matière de souscription, d’augmentation de tarifs lié à l'inflation et des portefeuilles d’investissement prudents. La croissance est toutefois plus modérée que celle de 55 % observée entre 2022 et 2023.
Les activités non-vie ont joué un rôle clé dans cette croissance, en particulier les lignes commerciales. Ces segments ont bénéficié de hausses tarifaires continues et d’une souscription disciplinée, entraînant des ratios combinés inférieurs à 95 % pour l’ensemble des groupes. Les activités liées aux particuliers ont montré une amélioration de leurs marges plus progressive reflétant des ajustements tarifaires plus lents. La croissance des volumes de primes a également contribué à soutenir la rentabilité globale.
Les activités d’assurance vie ont également connu une progression marquée en 2024. Cette hausse est due à une augmentation des primes sur les nouvelles affaires, à de meilleurs rendements d’investissements et à une forte demande de produits d’épargne liés à la retraite. Des facteurs structurels tels que le vieillissement de la population et une prise de conscience accrue des besoins de couverture continuent de soutenir cette dynamique.
Nous anticipons toutefois une modération de la croissance des bénéfices sur la période 2025-2026, avec des résultats attendus entre 65 et 75 milliards de dollars. Plusieurs facteurs pourraient peser sur la rentabilité : les tensions géopolitiques, une inflation persistante, une réglementation plus stricte et des coûts de réassurance élevés pourraient freiner la croissance.
Ces groupes continuent de privilégier la redistribution de capital aux actionnaires, avec des ratios de distribution de dividendes élevés entre 50% et 60%, et des rachats d’actions fréquents.
Enfin, nous pensons que les opportunités de fusions-acquisitions restent limitées, et peu de transactions transformatrices sont attendues en 2025.
Simon Virmaux Associate Director
À voir aussi

Chronique : Ralentissement d’activité en vue pour l’assurance américaine

Chronique : Assureurs sud-américains et reprise économique