Réassurance : Vers une sinistralité cat d'ampleur en 2025

VIDÉOS - Dans son dernier bilan du marché mondial et tricolore de la réassurance, l’Apref observe un premier semestre 2025 record pour les évènements naturels. Du côté des tarifs cat, la tendance semble s’infléchir même si l’association reste prudente.
Comme chaque année l’Apref livre en cette période de rentrée un bilan chiffré du marché mondial et tricolore de la réassurance. L’Association des professionnels de la réassurance en France observe dans le monde une reprise de la disponibilité des capitaux (720Mds de dollars en 2024 contre 715Mds dollars en 2023) soutenue par « des résultats restaurés avec, tant en vie qu’en non-vie des ratios combinés suffisamment bas (86,8% en moyenne en 2024) pour que les opérateurs puissent évoluer de manière solide », explique Benoît Hugonin, le président de l’Apref.
L’association observe ensuite en termes de sinistralité un premier semestre 2025 record pour les évènements naturels dans le monde, avec déjà 80Mds d’euros de sinistres assurés (notamment à cause des incendies en Californie pour 40Mds d’euros). Une tendance qui devrait se poursuivre sur cette fin d’exercice pour in fine « une année au-dessus de la moyenne », comme l’explique Benoît Hugonin dans l’interview ci-dessous.
Dans ce contexte, les acteurs sont particulièrement attentifs aux variations de tarifs de ces derniers mois. « Il est nécessaire de rester prudents et si la tendance tarifaire est à la baisse depuis 2024, la réassurance cat doit rester supérieure au coût du capital pour continuer à couvrir les assureurs », indique pour sa part Alexis Valleron, le délégué général de l’Apref
La France toujours solide
De son côté, le marché français demeure solide. Avec près de 9Mds d’euros de primes de réassurance souscrites depuis l’Hexagone, le montant des primes acceptées est lui en hausse de 6,4% sur l’année à près de 8Mds d’euros (1,3Md pour la réassurance publique avec CCR, 4,3Mds en réassurance privée non-vie et 2,4Mds en vie). Une situation qui permet à l’Hexagone de disposer d’importantes capacités sur la réassurance cat privée (TGN), comme l’explique Benoît Hugonin en vidéo ci-dessous.
Interrogée au sujet du risque émeute, l’association précise contribuer aux différents travaux menés en ce moments par les pouvoirs publics autour de l’assurabilité de ce péril dans l’Hexagone. Parmi ses prérequis, l’Apref souhaite un mécanisme qui « évite l’aléa moral, avec une incitation au maintien de l’ordre par l’État », indique son président. Ce dernier se dit également défavorable à toute notion d’obligation de réassurance quel que soit le mécanisme. L’association insiste également sur une juste définition du risque émeute et de son périmètre couvert, arguant ne vouloir intervenir qu’en cas de sinistre sévère et non sur de la fréquence.
Enfin, l’Apref s’est dit attentive aux impacts règlementaires, notamment européens, auxquels fait face la profession. L’association s’inquiète notamment d’un durcissement des conditions de reconnaissance de la réassurance dans les bilans des cédante sous Solvabilité II, comme le précise le président de l’association en vidéo ci-dessous.
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