Assurance vie : Un produit plébiscité par les seniors

INFOGRAPHIE - L’assurance vie demeure un placement central pour les Français, mais son succès reste fortement concentré chez les seniors.

En France, l’assurance vie reste une pierre angulaire du patrimoine des ménages. D’après  la Banque de France, le taux d’épargne atteint 18,6%, contre 15,2% au niveau européen. Parmi les différents placements, l’assurance vie demeure le favori des Français.

Or, si ce produit est fortement plébiscité — avec plus de 2.000Mds d’euros investis — sa diffusion massive se fait au prix d’un décalage générationnel. Son profil démographique confirme en effet un ancrage marqué chez les seniors. Selon les données de l’Insee, en 2024, le taux de détention de contrats d’assurance vie atteint 25,7% (contre 21,4% en 2015) chez les moins de 30 ans, contre près de 51% (contre 42,7% en 2015) chez les 70 ans et plus.

Ces chiffres traduisent un produit dont l’adoption s’effectue tardivement dans le cycle de vie.

Les livrets d'épargne en vogue chez les jeunes

Le contraste est frappant lorsque l'assurance vie est comparée à d’autres supports financiers. D’après l'institut de statistiques, les livrets d’épargne affichent près de 90% de détention dès les premières tranches d’âge, grâce à la garantie de capital, à la fiscalité mais également à la liquidité des produits. L'attrait pour l’assurance vie ne décolle véritablement qu’après 40 ans. Pour le World Life Insurance Report 2026* publié par Capgemini et LIMRA, l’assurance vie peine à séduire les jeunes adultes car les offres ne répondent pas à leurs besoins présents. Près de six jeunes sur dix souhaitent interagir en ligne avec leur assureur, mais moins d’un tiers des compagnies offrent réellement cette possibilité.

Plus frappant encore, près de huit sur dix attendent des recommandations personnalisées fondées sur leurs données, alors que seuls 16% des assureurs disposent aujourd’hui des systèmes nécessaires.

Une préoccupation lointaine

Par ailleurs, le principal avantage de l'assurance vie réside dans la fiscalité avantageuse sur la transmission. Or à 20 ou 30 ans, les jeunes privilégient davantage des projets concrets, comme le financement de leurs études ou encore de leur résidence principale.

« Les assureurs doivent adopter une nouvelle stratégie pour intéresser les jeunes générations à l’assurance vie », explique Bryan Hodgens, vice-président senior en charge de la recherche chez LIMRA

*Cette étude repose sur une enquête menée auprès 6.176 individus âgés de 18 à 39 ans dans 18 marchés ; 200 dirigeants du secteur de l’assurance dans 18 marchés ; des prévisions macroéconomiques élaborées en collaboration avec Oxford Economics