Risk management : Les SIGR à l’épreuve de l’IA

jeudi 12 juin 2025
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Le logo de l'Amrae.

Dans son dernier panorama des SIGR, l’Amrae s’intéresse à l’intégration de l’intelligence artificielle dans les outils du marché. Entre craintes et opportunités opérationnelles, l’IA pourrait redéfinir les pratiques au sein des systèmes d’information de gestion des risques.

Dans son édition 2025 du panorama des SIGR*, l’Amrae fait cette année un focus particulier sur l’intégration de l’intelligence artificielle dans les outils du marché. Avec l’aide d’EY, l’association s’interroge notamment sur la façon dont les professionnels de la gestion des risques pourraient tirer parti de l’IA dans leurs process quotidiens.

Dans son étude, l’Amrae note d’abord que 90% des SIGR du marché ont intégré ou prévoient d’intégrer des fonctionnalités d’intelligence artificielle dans leurs produits en 2025 (+20 points par rapport à 2024). « Les deux tiers (67%) des éditeurs de SIGR considèrent que l’IA aura un impact significatif ou modéré sur la façon d’appréhender les risques. Ce chiffre atteint 94% chez les risk managers », indique Bertrand Rubio, associate partner chez EY Risk Consulting.

Détection d’anomalies

Selon le panorama de l’Amrae, le principal objectif de l’intégration de l’intelligence artificielle dans ces outils est de permettre une amélioration de l’analyse qualitative à partir des données générées par les utilisateurs. « En termes de cas d’usages concrets, les RM attendent par exemple que l’IA les aide sur la détection d’anomalies et la classification des données. Ils veulent également gagner en efficacité avec une meilleure prévention, prédiction, quantification et détection des risques en temps réel », poursuit Bertrand Rubio.

L’IA est également avancée comme un facteur d’amélioration d’une approche transversale des risques en entreprises. Il s’agit là de faciliter par exemple le partage et l’interprétation d’informations avec d’autres départements (contrôle, audit interne, directions financières, etc).

Outil magique ?

Comme beaucoup de professions s’interrogeant sur les impacts de l’IA, les RM s’inquiètent sans surprise des effets pervers que pourrait induire cette technologie sur leurs process. « Même si les éditeurs ont confiance dans l’usage de l’IA, une grande majorité (64%) s’efforce de mettre en œuvre une approche responsable, transparente et sécurisée de l’intelligence artificielle », note Bertrand Rubio.

L’étude met ainsi en avant la nécessité pour les risk managers de rester alertes et agiles sur les risques associés à l’IA et notamment les hallucinations qu’elle peut parfois générer . « L’IA n’est pas un outil magique mais un outil utile, sous réserve de garder un recul critique et une maîtrise de son utilisation », prévient pour sa part François Beaume, le nouveau président de l’Amrae.

In fine, au-delà des gains d’efficacité qu’elle peut engendrer, l’intelligence artificielle doit surtout permettre aux risk managers qui la maîtriseront de bénéficier d'un avantage compétitif et d'un statut d'expert plus que recherché dans les années à venir sur le marché.

*Enquête réalisée auprès de 178 risk managers dans 24 pays, ainsi que 52 éditeurs de SIGR.

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