Benjamin Poudret (Covéa) : "Démocratiser l’anticipation et la prévention des risques climatiques"

lundi 1 septembre 2025

INTERVIEW – En juin dernier, Covéa a lancé son outil « Bien Informé Bien Assuré » dédié à l’anticipation des risques climatiques. Pour News Assurances Pro, Benjamin Poudret, directeur périls climatiques et majeurs à la direction IARD du groupe, revient sur la genèse et les objectifs de cette initiative.

Pourquoi avoir lancé l’outil « Bien Informé Bien Assuré » dédié à l’anticipation des risques climatiques ?

« Bien Informé Bien Assuré » (BIBA) permet à nos sociétaires d’avoir une vision inédite et lisible de leur exposition aux risques climatiques. Cet outil leur est accessible gratuitement et leur permet de disposer en temps réel - mais aussi de manière projetée à 2050 – d’une modélisation des aléas auxquels ils pourraient possiblement être exposés. Il s’agit pour nous de démocratiser une information qui puisse sensibiliser à l’anticipation et la prévention de ces risques.

BIBA a d’abord été pensé comme éclairant et responsabilisant, à l’image d’un DPE pour l’achat ou la location d’un bien immobilier. Une fois que nos sociétaires ont procédé à leur évaluation, Covéa sert ensuite de relai pour leur proposer des services, notamment autour de la prévention.

Quels risques sont précisément évalués dans cet outil ?

BIBA évalue d’abord les six risques climatiques et naturels majeurs (inondations, RGA, tempêtes, incendies, canicule, grêle). Nous y avons ajouté certains risques technologiques et risques de pollution (air ou sonore) un peu plus rares mais qui pourraient se densifier à l’avenir.

Pour fonctionner, le dispositif repose d'abord sur l’ensemble d’informations qui transitent quotidiennement dans le groupe, avec une granularité plus ou moins importante. Nous utilisons évidemment des données disponibles en open data sur la sécheresse par exemple. Nous nous sommes également appuyés sur le scénario RCP 8.5 du GIEC et sur la Tracc (Trajectoire de réchauffement de référence pour l'adaptation au changement climatique) pour projeter nos prévisions jusqu’à 25 ans. Nous avons également pris en compte certains indicateurs à maille fine de la Drias. Enfin, nous avons aussi inclus les PPRN et les PPRI en vigueur et l’ensemble des arrêtés de catastrophes naturelles autour de chaque adresse. Cela nous donne donc une très grande visibilité autour des risques encourus.

Au total, il a fallu près d’un an de structuration pour que BIBA voit le jour et qu’il puisse être pleinement intégré dans l’espace de nos sociétaires et aux couleurs de chacune des trois marques du groupe Covéa.

Quelles retombées attendez-vous avec cet outil et quelle est l’étape suivante ?

Nous avons déjà enregistré près de 5.000 connexions à BIBA au bout d’une semaine de mise en ligne. C’est très prometteur.

Compte tenu des projections, Covéa va ensuite engager des actions en termes de prévention (avec des fiches et des conseils personnalisés pour renforcer la résilience de son habitation par exemple), de diagnostic et d’intervention. Cette information plus claire peut permettre par exemple de déclencher des aides pour bénéficier du fonds Barnier. L’idée est d’acculturer le plus possible nos sociétaires à la prévention dans leurs démarches d’assurance.

De même, si nous observons des préoccupations majeures de la part de nos sociétaires ou de fortes demandes dans certaines zones - je pense au Drom par exemple – cela nous permet d’avoir des points d’alerte particuliers et de nous interroger sur d’éventuelles actions. In fine, en fonction de l’utilisation de la plateforme dans le temps, une déclinaison dédiée à nos entreprises sociétaires pourrait aussi être envisagée prochainement.

Commentaires (0)

Commentaires

Contenus suggérés