Jean-Marie Haquette (HDI Global SE) : "Bâtir en 2026 le nouvel HDI"

INTERVIEW – Pour News Assurances Pro, Jean-Marie Haquette fait le point sur les renouvellements de fin d’année. Le directeur général de HDI Global SE France revient également sur les grandes orientations stratégiques de la compagnie entre velléités de croissance sur de nouveaux marchés et développement en régions.

Quel regard portez-vous sur les orientations tarifaires et les conditions de renouvellement qui se profilent pour 2026 ?

Selon ce nous pouvons observer chez HDI, en dommages, les bons résultats des assureurs ces trois dernières années entraînent des baisses de prix assez nettes pour les entreprises de toute taille. Face à cette politique tarifaire, nous nous retrouvons donc challengés sur certains de nos comptes.

Pour les grandes entreprises, nous avons beaucoup travaillé avec nos partenaires courtiers et nos clients pour la mise en place de LTA (ndlr : long-term agreement) qui favorisent une relation équilibrée, solide et durable. Nous raisonnons sur le temps long, pour autant, cela ne nous empêche pas de revoir certains de nos engagements si besoin. C’est l’équilibre dans la relation qui est toujours recherché.

Sur la RC, les tarifs baissent à l’exception des comptes exposés aux US par exemple. Dans ce domaine, nous avons une politique de part prudente et nous réduisons actuellement nos capacités sur certains de nos comptes tout en respectant bien évidemment nos engagements pris dans le cadre des LTA. Concernant le cyber, nous observons des baisses de primes allant jusqu’à 30%. Face à cette chute libre, nous adoptons une approche prudente afin d’éviter des fluctuations trop importantes ou des aberrations techniques.

Nous observons par ailleurs une bonne dynamique sur le segment de la construction sur lequel nous continuons à progresser sur les projets complexes, en France comme à l’international. C’est également le cas en flottes automobiles, activité sur laquelle nous affichons aujourd’hui une belle part de marché.

Dans ce contexte, comment s’oriente l’exercice 2025 pour HDI Global SE France ?

Nous sortons d’un exercice 2024 réussi à travers lequel HDI Global SE a atteint les 10 milliards d’euros de revenu d’assurances, la France ayant été un bon contributeur. Au premier semestre 2025, le groupe a encore progressé de 8% pour un ratio combiné qui se situe en-deçà de 92%.

La France a également enregistré une belle progression du même ordre sur cette première moitié d’exercice et nous devrions tangenter en fin d’année à plus de 800 millions d’euros de chiffre d’affaires assurances, avec un bon spread entre toutes nos lignes de business.

Quelles sont désormais les grandes orientations stratégiques qui animent HDI Global SE France aujourd’hui ?

Dans une volonté de conquête renforcée, nous avons tout d’abord fait évoluer notre comex ces derniers mois avec l’arrivée de membres aux parcours et horizons variés. Nous souhaitons bien sûr garder nos fortes compétences techniques et notre réputation d’experts des grands risques car c’est ce qui fait la grande force de cette entreprise, mais nous voulons désormais nous ouvrir à d’autres horizons et nous développer sur de nouvelles activités. Nous réfléchissons à ce que nous pourrions apporter dans des domaines qui progressent fortement en France comme les secteurs du recyclage, des batteries, de l’agroalimentaire, etc. Ces nouveaux marchés sont des « blue oceans » qui représentent de vrais relais de croissance.

Par ailleurs, après avoir lancé l’activité sciences de la vie ces derniers mois, nous ouvrons de nouvelles lignes comme l’ESG (garanties environnement / social / gouvernance), l’affinitaire ou encore les risques politiques prochainement. En parallèle, nous voulons également continuer de croître en régions. Notre bureau de Lyon est aujourd’hui très actif et nous réfléchissons activement à la création d’une nouvelle implantation.

Tous ces « océans bleus » doivent ainsi nous permettre de bâtir en 2026 le nouvel HDI pour atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires dans les prochaines années.

Vous êtes un des principaux fronteurs de captives de réassurance du marché français. Quel est votre regard sur cette activité ?

Plus de 30 captives sont aujourd’hui « frontées » par HDI Global SE France. Cette activité est en plein essor et s’élargit maintenant aux ETI qui souhaitent créer leurs véhicules : nos partenaires courtiers savent que nous sommes le bon support en la matière.

Cela va de pair avec notre capacité à accompagner nos clients sur des programmes internationaux, réel pouvoir d’attraction de HDI. Nous gérons aujourd’hui depuis la France plus de 450 programmes internationaux pour près de 400 clients. Et nous souhaitons encore progresser sur cette activité.

Qu’en est-il de votre politique d’apérition ?

L’apérition fait partie de l’ADN originel de HDI Global SE France, nous sommes très souvent apériteurs. C’est là où nous pouvons mettre en œuvre toute notre chaine de valeur : la relation CRM, une souscription agile, les opérations et, bien évidemment, la gestion des sinistres. Pour autant, nous souhaitons désormais nous développer en co-assurance sur des comptes que nous considérons comme prometteurs, en dommages principalement mais aussi en construction.

Vos velléités de développement changent-elles vos relations avec le courtage ?

Nous sommes historiquement très attachés à quelques grands courtiers avec qui nous travaillons de longue date. Nos partenaires ont des tonalités et des domaines d’activité différents mais nous travaillons toujours avec eux dans une approche de co-construction.

Afin d’accompagner nos nouvelles offres de demain et notre volonté de nous développer en régions, nous souhaitons travailler de plus en plus avec des courtiers qui possèdent des expertises particulières et une approche locale pertinente.